Elle ira à l'école, Fondation Kesso Bah
L'ORIGINE DE LA FONDATION
La Fondation KESSO BAH “Elle ira à l’école” a été créée par la famille BAH pour honorer la mémoire de KESSO BAH ; notre fille et sœur décédée en 2014 à Dakar, Sénégal. La scolarisation des jeunes filles étaient une cause chère aux yeux de Kesso, un combat qui lui tenait à cœur. En effet, après avoir débuté sa carrière à l’ONUSIDA au Bénin en
2011, elle a aidé de nombreux membres de sa communauté en payant les frais de scolarité des enfants dont les parents travaillaient comme domestiques dans le quartier où elle vivait à Cotonou et plus tard à Dakar.
A travers cette fondation nous poursuivons son engagement et espérons perpétuer sa mémoire.
Le mariage précoce
L’éducation est l’une des meilleures armes contre le mariage précoce. Malgré la loi l’interdisant, beaucoup de jeunes femmes en Guinée sont mariées de force avant leur majorité. 22.8% des filles sont déjà en union avant l’âge de 15 ans. Le mariage précoce prive les jeunes filles de leur enfance, leur vole toute chance de décider de leur propre avenir, et représente une grave menace pour leur santé. Une jeune fille privée d’école a 3 fois plus de risque d’être mariée avant ses 18 ans et de devenir mère trop jeune qu’une jeune fille qui a suivi des études secondaires.
Il est donc nécessaire de maintenir les jeunes filles à l’école pour repousser au plus tard la date de leur mariage.
Liberté et dignité
La liberté des femmes commence par leur droit à l’éducation. Chaque année passée à l’école rend les filles et les femmes plus fortes, plus indépendantes et plus libres de choisir leur vie. Elles peuvent ainsi décider du nombre d’enfants qu’elles veulent, obtenir un emploi et devenir indépendantes.
L’éducation mais surtout la formation professionnelle sont les outils indispensables pour que les jeunes filles deviennent des femmes libres et autonomes.
Education et développement
De nombreuses études le montrent, la scolarisation et la formation professionnelle des femmes a un impact majeur sur le développement. Selon l’ONU, les solutions durables aux problèmes sociaux, économiques et politiques les plus pressants des pays en voie de développement ne peuvent aboutir sans la pleine participation et l’autonomisation des femmes.
La réduction des inégalités entre filles et garçons en matière d’accès à l’éducation pourrait rapporter entre 112 et 152 milliards de dollars chaque année aux pays en voie de développement.
L'organisation de la Fondation
Notre equipe
Je viens d’une famille de cinq filles. Je suis née dans une culture et une société qui n’accordait pas d’importance aux filles. Pendant longtemps elles ont été considérées comme inférieures aux hommes. L’objectif de ma mère tout au long de sa vie a été de changer cette perception, en nous donnant une bonne éducation, car tout commence par l’éducation. Et c’est le mien aujourd’hui. Je m’engage pour le droit des filles à l’éducation pour qu’elles puissent accéder à un meilleur avenir, pour que comme moi elles puissent être libres et indépendantes.
L’éducation des filles était une cause qui tenait à cœur à ma défunte fille Kesso. Avec son premier salaire à Cotonou, elle a commencé par prendre en charge les petites filles de sa femme de ménage en les inscrivant à l’école. Aujourd’hui à travers cette fondation, nous nous engageons à continuer son œuvre afin de perpétuer sa mémoire.
Dans ma culture, il y a eu pendant longtemps une préférence pour les garçons. La société, très patriarcale, voyait les garçons comme les prochains pourvoyeurs de la famille et les filles, plus comme des fardeaux. Lorsque j’ai eu 5 filles, je me suis dit qu’il fallait que cela change et que je me devais de leur donner les mêmes chances et opportunités que si elles étaient nées garçon. J’ai alors investit beaucoup dans leur éducation. Elle est indispensable à l’épanouissement des filles et des femmes.
Mon engagement pour l’éducation des filles me vient de ma défunte mère qui était institutrice. Le fait de travailler dans une école publique lui a permis d’inscrire la presque totalité des enfants de la banlieue dans laquelle on vivait à l’école et sa priorité était les filles. C’est dans sa façon de m’élever et d’agir que j’ai puisé ce bien le plus précieux qui est celui de toujours se lever et se battre pour les causes nobles. Et quoi de plus noble et salvateur que lutter pour l’éducation de la jeune fille ?
« Les filles d’aujourd’hui sont l’avenir des femmes de demain. » Il est essentiel qu’elles soient éduquées et qu’elles apprennent à faire respecter leurs droits. Née dans une famille dans laquelle l’éducation est d’une grande importance, aujourd’hui je suis une femme instruite et autonome. Sensibilisée à l’importance d’aller et l’école, je veille à mon tour à ce que les filles de mon pays aient une éducation de qualité.
L’éducation joue l’un des rôles les plus importants dans l’autonomisation de la femme. Elle est la première étape pour donner aux femmes le pouvoir de choisir le mode de vie qu’elle veut mener. Issue d’une famille de 5 filles élevées par des parents intellectuels, aller à l’école n’était pas un choix mais un devoir et un droit. En Guinée, malheureusement beaucoup de parents ne peuvent pas remplir cette obligation d’envoyer leur enfant à l’école. A travers cette fondation je me fais le devoir d’aider les petites filles de mon pays à accéder à ce droit.
L’éducation des filles est non seulement primordiale dans l’autonomisation et l’indépendance des femmes, mais est aussi essentielle au développement économique et structurel de toute société. Notre chère sœur, Kesso de par ses études universitaires, sa formation terrain et sa carrière, avait saisi l’importance de l’éducation des filles et avait débuté un engagement sociétal pour permettre aux filles de son entourage d’aller à l’école. A travers cette fondation, nous honorerons sa mémoire et poursuivons son action pour garantir l’accès à l’éducation des filles.
Pour qu’un réel changement culturel ait lieu, nous les hommes, devons-nous impliquer davantage dans la promotion de l’égalité entre hommes et femmes et lutter contre les stéréotypes. Dans ma famille, je suis le seul garçon, j’ai quatre sœurs et j’ai eu une place privilégiée. Mais j’ai toujours voulu qu’elles soient traitées de manière égale aux hommes et que leurs droits soient respectés, c’est pour cela que je m’implique aujourd’hui dans la promotion de l’éducation des filles.